• Je me suis remise à regarder Nana, l'animé, en japonais cette fois. Je le regardais au début juste pour entrainer mon oreille à un japonais plus familier et courant que ce que j'apprends en cours. Mais en fait, j'ai de nouveau sombré, j'ai sombré dans la meilleure histoire, la plus saisissante qui m'est été donnée de voir. j'écris ces mots en écoutant Little Pain de Olivia (Reira dans l'anime). Je suis totalement chamboulée par cet anime, totalement brusquée par les émotions fortes qu'il nous donne à connaitre malgré le style clairement daté et les dessins légèrement bâclés et peu esthétiques. L'intensité dans les regards, dans les liens entre les personnages, dans l'expression sourde des sentiments par tous les protagonistes, je pense que c'est ce qui m'a le plus surpris. L'amour est tellement présent, tellement montré, tellement mis en scène. Mais ce n'est pourtant pas le même amour que l'on ressent. On arrive à voir qu'on essaye de nous tromper avec des sentiments superficiels et éphémères. La vraie relation, la véritable histoire d'amour dans cet anime, ce n'est pas Ren et Nana, ce n'est pas Hachi et Takumi, Nobu ou Shoji. Non, celles là ne sont que des façades en soit. L'histoire d'amour si évidente et pourtant légèrement dissimulée par le tabou installé par les personnages, c'est la relation entre les deux Nana, entre Nana et Hachi. Elles ont une alchimie tellement forte, ce n'est plus de l'amitié à ce point là. Il me semble d'ailleurs que Hachi en parle, dit que si Nana avait été un homme, elles auraient vécu une merveilleuse histoire d'amour. Ai Yazawa met cette distance entre les deux personnages pour ne pas choquer le lectorat japonais, pas habitué ou friand des histoires homosexuelles. Et c'est pourtant exactement ce qu'ils adulent, une romance "fille X fille", une romance si particulière, si forte. Je n'arrive même pas à décrire clairement comment elle se caractérise. J'ai senti ça dans l'anime comme une claque en pleine figure; relation que je n'avais d'ailleurs pas retenu au premier ou au deuxième visionnage de la série. J'ai du grandir et murir entre temps mais c'est véritablement ce qui me frappe quand je la regarde maintenant. 

    Comment parler de la série Nana sans mentionner une fois de plus à quel point je me retrouve en Nana Komatsu, en Hachiko. Ce personnage est le reflet même de ma personne dans la fiction. A chaque réplique de Junko, j'ai l'impression de l'entendre me parler, me parler à moi, Jo. C'est tellement étrange comme sensation. Je n'avais remarqué que l'égoïsme et la bêtise dans ses traits ressemblants aux miens au début. Mais en fait, c'est jusqu'à ses pensées, ses réactions, ses mimiques que Nana me ressemble. J'en suis perturbée. Elle a l'affection facile et rapide, elle remet la faute sur les autres sans se rendre compte qu'elle les délaisse elle-même. Elle est professionnelle dans la victimisation et l'égocentrisme. Mais dans un autre sens, elle essaye de bien faire, toujours. Elle fait un travail qu'elle déteste pour poursuivre ses rêves, en rechignant et en se plaignant certes, mais sans abandonner. Elle réagit de la même manière que moi face à la rupture, à la séparation mais aussi face aux rapprochements des gens que j'aime avec d'autres personnes que moi. C'est impressionnant comme ses répliques pourraient juste littéralement sortir de ma propre bouche. Ce personnage me bouleverse. Je ne suis pas encore très loin dans la série, elle vient tout juste de se rendre compte que Shoji la trompe avec une petite conne insupportable. Mais pourtant, j'ai les larmes aux yeux à chacune de ses scènes. J'ai l'impression de vivre la même chose qu'elle, les événements de la série sont donc multipliés par 100 pour moi. Je ne sais comment décrire précisément à quel point j'aime ce personnage pour sa face attendrissante et courageuse mais aussi à quel point je la déteste pour être si faible, si ressemblante à Jo. 


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